Quand la lune prend feu

Recueil de poèmes. (2021)

1

La fin porte le renouveau
Éclos dans le courant
Re-née dans le bourgeon

Mon coeur est au printemps


2

Ouvre ta voix
Permet à nouveau la mélodie intérieure
Délivre-toi
Ton cœur a toujours su chanter


3

Il y a un plan plus grand
En dessous de tout ce qui est
Pour soutenir l’univers
Un vaste champ de feuilles
Qui contient tout
Une matrice végétale
Qui engloutit le monde


4

C’est en oubliant tout
Que l’on revient en mémoire

Plonger dans le nectar à chaque instant


5

Au-delà des nuages
Un royaume insulaire
Surmonté d’un volcan
Embrassé par la forêt
Fertile et abondante
Humide et grouillante
Du sein du volcan
Coule une rivière
D’or et de miel
Le nectar de la lune
En irruption permanente
Tout est calme
Tout est douceur
Le paradis du maintenant


6

J’écris sur notre amour


7

Le cœur ouvert
Les mains vers le ciel
Je reçois
La pluie
La vie
La foi
La joie
L’amour
La mort
La lumière
Les prières


8 À faire

Entrer dans une nouvelle saison
Honorer toute énergie
Pénétrer l’eau en toute confiance
Permettre le courant de la vie
Se remettre à Soi
S’abandonner à l’amour


9

Perdue dans les limbes
Faites de paroles et de vents
J’ai dit
C’est terminé
Le bruit des vagues
Me rappelle
Il est bien trop doux
Pour être ignoré
Le champ des oiseaux
Acclame mon retour sur la plage ambrée
C’est ici
C’est maintenant
Je suis rentrée


10

Je ne peux m’arrêter de danser
De chanter
Le corps caressé
Par les vents satinés
Il ne s’agit pas d’euphorie
C’est la vérité


11

L’oracle avait vu juste


12

Tout est déjà en toi
Il te suffit de le (re)trouver

Faire de sa pratique
Un rituel de révérence et de gratitude


13

Je vois en toi
Mon frère
Mon ami
Mon enseignant
Mon amant
Tu portes tous ces rôles
Avec une grâce divine
L’aisance de celui au cœur bon


14

Le lumineux
L’obscur
Le guéri
Le souffrant
C’est tout toi
Et ce n’est qu’amour


15

Prendre le temps
Tous les jours
De plonger
Sous le courant de la vie
Nager dans son cœur
Et récolter les perles


16

J’ai marché vers un arbre
À son pied
Je me suis inclinée
À ses pieds
Je lui ai murmuré
Raconte-moi tes secrets
Majestueux témoin
Des visions des mes ainés
Des leçons de notre passé
Je me remets avec humilité et révérence
Devant la sève de ton pouvoir
Celle qui se puise au fin fond de la grotte
Et se répand dans l’univers
Projetée par les dernières branches
Dôme protecteur sur notre monde
Caressant ton écorce
Je ressens l’étreinte de chaque ancêtre
Leurs présages et bénédictions
Leurs enseignements et malédictions
Confiante que nous pouvons guérir
La souffrance intergénérationnelle
Que nous pouvons bâtir
Le nouveau monde
Laisser pousser
La nouvelle forêt
Celle où tous les arbres se relient


17

Les heures qui précèdent le lever du jour
J’assiste à tout ce qui est
Confiance dans le rituel auroral
Jusqu’à ce que le soleil germe des montagnes
Le même qui la nuit n’avait pas quitté mon cœur
Je baigne dans la sagesse de l’aube

Humilité, persévérance et révérence
Dans sa pratique
Sur le tapis et en dehors


18

Ils me bercent
Tes mots
Naissent de mes doigts
Et reviennent à la Terre
Sachant avec foi
Qu’ils ne m’ont jamais appartenu
Confiante
Que je ne suis qu’un vaisseau
Exprimant ton plus grand amour


19

Je suis re-née
De la rivière
Les yeux qui gouttent
La peau qui goutte
Nettoyée
Purifiée
Unie
À la Source


20

Oracle
Astre de la prière
Rencontre sur la terrasse d’ivoire
Du palais venteux
Les voiles tantôt blancs
Tantôt pourpres
Qui caressent son corps
Lueur de la nuit
Chaleur fraîche d’été
L’odeur des figuiers
Tout fond en miel sur ma langue
Nectar de la quintessence
J’avance les pieds nus
Sur le marbre doux
Toujours imprégnés du chaud zénith
Mes doigts caressent l’air
L’air caresse mes lèvres
Mes cuisses fondent dans l’air nocturne
Présence céleste et terrestre
Corps incarnant son Soi le plus élevé

Je me sens
Si vivante


21

Corps à l’image de l’âme
Et du cœur
Fertile et abondante


22

On se rencontre à nouveau
Dans la dimension onirique
Tout est en mouvement
Tout change
Sauf ton visage face à moi
Si clair
Si distinct
Dans les vents de mon âme
Enveloppée dans les voiles de perles et de cendres
Tu es magnifique et intouchable
Et je l’aime ainsi


23

Droit dans mon Soi
Oui c’est mon droit

En demandant ton chemin
Rappelle-toi que chacun a le sien



24

Il est des leçons
Qui ne peuvent être que vécues
Il est un amour
Qui ne peut être que ressenti


25

Je me suis
Censurée
Limitée
Punie
J’ai bloqué l’énergie
Si profondément désirée
Recherchée
Cultivée
Ils disent que la réponse repose dans son contraire
Aujourd’hui
Je fais l’opposé
Je ne recherche pas
Je laisse être
Je ne saisis pas
J’attire
Je ne cultive pas
J’observe germer


26

Entreprendre tous les jours
Le travail consciencieux d’alchimie
Transmuter l’énergie
Jusqu’à ce que vision soit rétablie
L’ancien
Le nouveau
Le mourant
Le vivant
Le manifesté
L’imperceptible
Il n’y a pas de différence


27

Ces derniers temps
Je me suis permis d’incarner
Tout ce qu’il me plait
Rire comme un enfant
Danser comme l’océan
Muer comme un serpent
J’honore ma vraie nature

Ce n’est pas tant ce que tu fais qui compte,
Mais la façon dont tu le fais


28

Qu’est-ce qu’il se passe sous la surface du monde ?
Derrière la porte que tu as refermée
Ce sanctuaire où personne ne te voit
Captivée par ce monde impénétrable
La forteresse de ton équanimité
Je me demande
Qui touche ton visage ésotérique ?


29

Laisse-les faire
Laisse-les être

Je le ferai
Mais je garderai un œil attentif
Et bienveillant
Car ils sont mon miroir
Et donc mon salut

Mon âme reconnaît ton âme


30

Tu es
Le miroir de mon amour
Mon ombre
Comme ma lumière
Tu es
Mon maître et mon élève
Celui grâce à qui je m’élève
Tu fais
Mes rêves et ma réalité
Mon enseignement sacré
Mon retour à l’amour
La bénédiction de mes jours
J’adore être témoin
De la fleur de ton âme
Son expansion et sa contraction
Qui suivent le soleil et la lune
J’adore
Chaque partie de ton être
Sachant qu’elle a été
Divinement
Délicatement
Doucement édifiée
Par Sa grâce et Son amour
Oui j’affirme en ce jour
Comme je t’aime mon amour


31

Je vagabonde mais ne suis jamais perdue

Soit à la maison
Soit en train d’y revenir


32 Fusion cordiale

Il n’a suffi que d’un rayon
Pour ouvrir mon cœur
Répandre les faisceaux
Dans chacune des fissures


33

Il y avait la Terre sous ses pieds
Et du feu dans ses cheveux
Des fils embrasés
Pour embrasser son visage
Une louve libérée
Pour calmer les orages
Née au sein des bois
Pour dompter la montagne
Animée par la foi
La femme animale
Naïade et dryade
Elle est
Amour manifesté


34

Trois gouttes ne suffisent plus
Où sont passées les nuits d’orages ?
Au lever du matin
Rosée fraîche encore perlante
Après l’averse salutaire
Mon cœur aspire à la quiétude des matins humides
Purification pluviale
Jusqu’à ce que la Nature renaisse
Flot noctambule
Jusqu’à ce que mon âme s’apaise


35

Tout est transitoire
Ton souffle sur ma peau
L’herbe sous mes pieds
Le présent de la vie
Chaque seconde est faite pour célébrer
Ce qui ne sera plus jamais
Avec la joie la plus profonde

Te rappelles-tu ces moments où tu es profondément touché par la vie et son impermanence ? Moi c’est souvent devant un coucher de soleil. La Nature a une beauté qui sait captiver l’âme, la ramener ici et maintenant. Baigner dans sa splendeur, en toute confiance, en sachant que c’est le seul moment qui existe réellement. Et qu’il s’est déjà dissolu. Oui, réellement présent, on ne craint plus que cela se termine.


36

Il y a une voix
Au cœur de ton corps
Qui n’attend que ton écoute


37

Je me prélasse
Dans les milles manifestations
Sur la plage orangée
Au creux d’un saule
Dans la cascade
Sachant que je ne suis qu’une invitée
Qu’une témoin
De la plus belle des créations

Rendre grâce tous les jours


38

Les voix de l’Esprit
M’interpellent
Je ne peux résister leur appel


39

Je remercie
La terre pour bercer mon corps
Le ciel pour porter mon esprit
La pluie pour lier les deux mondes


40 À faire (liste actualisée)

Retrouver sa nature
Nourrir son énergie
Se connecter à son intuition
Purifier ses corps
Remercier les ancêtres
Recevoir et offrir


41

Il y a toujours une prochaine vague


42

Ce matin
Avant l’aurore
J’ai observé le ciel
Dans sa robe d’onyx
Ne rien faire
Un peu plus longtemps
Observer
Pour prolonger la nuit
Dérobée par les vents
Il y a une étoile
La seule qui reste
Alors que l’orbe se prépare
Pour son entrée spectaculaire
Je me demande
Est-ce toi?
Quand je lui murmure ton nom
Elle brille un peu plus fort
Es-tu l’étoile
Qui brave l’aube
Pour me rappeler la présence perpétuelle
De l’Observateur?
Le ciel est calcédoine maintenant
Je n’ai toujours pas les réponses à mes questions
Mais je te sais ici
Et c’est suffisant
Pour ouvrir le jour